13 janvier 2013

RETOUR VERS LE FUTUR/ Back to the future



En revenant dans le Sud et la famille pour ces vacances, j'ai eu le plaisir de faire le tri, -heu!- de retomber sur les vieux dessins que je faisais quand j'étais petite. Du coup ça m'a donné envie de faire un 'tit bilan pour le fun... parce qu'on m'a souvent demandée à partir de quand j'avais commencé à dessiner, et si je dessinais "comme ça" depuis longtemps. Et 'pis parce que j'avais vu un autre dessinateur le faire, et que je trouvais ça trop bien!

(1994- J'ai 7 ans.)

Ce qui va suivre, comme point de vue, ça n'engage que moi, hein. C'est la vision personnelle que j'ai du dessin.

Le préjugé, c'est souvent de penser que le dessin est un "don". Enfin il me semble.
La vérité, c'est que le dessin n'a rien d'un talent ou d'un don, c'est juste une connaissance, un savoir qui s’acquière avec du temps, de la patience et de l'obstination... tout ça sur plusieurs années, toute une vie.
"Bien" dessiner c'est avoir approfondi plus que les autres la coordination de notre main sur ce qu'on voit dans notre cerveau. J'imagine que parfois les dessinateurs ont aussi un sens de l'observation un peu plus développé que les autres et qui les aide à mieux retranscrire le monde qui les entoure.

(1995)

Personne ne dessine "bien" dès le début. 

Simplement pour moi, un dessinateur est une personne qui ne s'est jamais (ou peu) arrêtée de dessiner. Là où beaucoup d’enfants s’arrêtent, vers 10-12 ans, -à l'entrée dans l'adolescence en général- (de ce que j'ai cru constater en tous cas), le futur dessinateur continue, et finit ainsi simplement par dépasser en connaissance ceux qui se sont arrêtés.
Je crois me souvenir que Scott McCloud avait très bien explicité dans "l'Art Invisible" le long processus qui transforme le dessinateur amateur en professionnel. Après, la question qui peut se poser, c'est ce qui pousse certains enfants à continuer à dessiner quand la majorité abandonne (peut être qu'à l'adolescence le besoin de se retrouver en groupe devient plus impérieux que l'activité difficilement compatible car plus solitaire, de dessiner?).

(1996 - J'ai toujours aimé les chats. Mais la mort du plus vieux qu'on ait eu dans la famille cette année là me donne l'occasion de lui rendre un dernier hommage dans mes dessins. Je crois que c'est depuis cette année que je ne dessine plus que des chats. C'est tellement plus fun à dessiner que les humains!)

Il doit y avoir de nombreuses causes et facteurs différents pour répondre à cette question. Mais certaines pistes sont à mon sens peut être plus intéressantes que d'autres à explorer.

Les dessinateurs et autres "artistes" on va dire, ne sont pas tous des "depressifs-écorchés-vifs-torturés-par-le-spleen". En revanche il ne me parait pas si improbable de penser que les dessinateurs sont des gens un peu plus sensibles que la moyenne en effet, et pour qui le dessin a été ou est le seul moyen de s’épancher de ce trop plein de sensibilité, ou de s'évader de leurs angoisses ou d'une réalité qui ne leur convient pas tout à fait. Le dessin nous fait voyager. Peut être avons nous parfois un besoin de voyage (interne ou non) un peu plus poussé que la moyenne.
On est sans doute un peu plus égocentriques aussi. Parce qu'il faut quand même un minimum de culot et de d'orgueil pour s'imaginer que nos idées et nos pensées sont suffisamment "intéressantes" pour qu'on les couche sur papier et qu'on les livre au regard des gens. Les dessinateurs d'aujourd'hui sont tout simplement des gens qui ont un peu plus besoin que la moyenne de "s'exprimer".

(1997 -  A l'époque mes dessins étaient beaucoup plus vus de profils et construits à la manière de "niveaux" en 2D, comme dans les jeux de plate-forme auxquels je jouais beaucoup. Jazz Jackrabbit reste ma plus grosse influence du moment.)

On continue à dessiner à l'adolescence passée parce que cela nous fait du bien, que l'on se sentirait mal si l'on ne ne dessinait plus. Ou bien l'on s'ennuierait.
Le dessin n'a pas été source d'exclusion pour moi dans cette délicieuse période du collège, mais mes goûts oui - préférer feuilleter le catalogue de vente des figurines Warhammer au lieu des sempiternelle daubes "astro-sexo-mode-people-pipo-comment-me-péroxyder-la-tronche-et-le-cerveau" qui servent de magazines féminins est quelque peu handicapant pour une fille au collège- (fut un temps ou les geeks n'étaient pas autant à la mode, et encore moins leurs homologues féminins!) Du coup le temps que je ne passais pas avec les autres, je le passais à dessiner, et c'est sans doute ce qui m'a permise de développer un peu de sens de l'observation et un univers personnel.

(1998 - Waouh, la perspective arrive! Le dessin dans les égouts fait écho aux niveaux "Sewer or later" et "The eel deal"  de Crash Bandicoot 2 dans son angle de vue et probablement à quelques souvenirs de Tomb Rider et Soul River 2)

Parmi les dessinateurs que je connais, certains d’entre eux ont eu une adolescence un brin timide, c'était pas exactement le genre de personnes les plus populaires de la classe si vous voyez ce que je veux dire. La solitude pousse à dessiner... Et le dessin pousse aussi à la solitude malheureusement. 
C'est à ce point de la réflexion qu'il me vient une parenthèse un brin polémique (une fois n'est pas coutume, n'est ce pas?^^) sur le dessin orienté geek. Les parents et la famille posent souvent un regard bienveillant et extasié sur leurs enfants quand ils passent leur temps à lire, à écrire et à dessiner, ou à exercer toute autre activité dite "intellectuelle". Un gamin calme tendance intello, c'est toujours agréable (et flatteur j'imagine) à élever. Mais aujourd'hui je crois que j'ai un regard beaucoup plus méfiant et bien moins émerveillé sur ce type de profil auquel j’appartenais et j'appartiens pourtant toujours. 

(1999 - Découverte de l'heroic fantasy pure et dure par les figurines Warhammer, les romans Dark Sun et Lancedragon. Tolkien viendra plus tard, avec la sorti des films au cinéma. A l'époque j'avais pris les bouquins de Dark Sun, mes tous premiers livres de fantasy, parce que je trouvais leur couverture "jolie" -les illus étaient de Brom!- sans savoir si l'histoire me plairait vraiment.)

Bon je vais sans doute me faire tabasse par mes collègues dessinateurs, mais pour moi, pas mal de ce que les gens appellent communément "artistes" et auxquels on nous rattache ont un petit côté "inadapté" à la sociabilité. Et les activités solitaires (n'y voyez pas là un mauvais jeu de mots de ma part!) comme le dessin, l'écriture ou la lecture n'aident pas ces "inadaptés" à s'intègrer dans la société.
Je veux dire qu'un gamin tendance geek qui souffre de la solitude et qui se met à lire ou à dessiner pour parer à son ennui ne va pas résoudre de cette manière son problème de timidité, ou s'arranger pour faire des compromis et aller un peu plus vers les autres. Le dessin, la lecture, ou l'écriture, pour ce type de personne, c'est un peu la solution cercle vicieux en fait. Il sert à fuir une réalité qui déplait. Pas à l'affronter. Vu sous un certain angle, on peut voir ça comme la solution du lâche.

(2000 - La première illu au crayon fait référence à un très beau concept du tout premier et merveilleux jeu de Dune sorti sur PC en 1992. Les vieux magazines Joystick de mon papa et autres guides de jeux vidéos ont été de véritable bibles graphiques pour moi. )

Je me souviens d'une discussion avec une amie: si je me fais l'avocat du diable... Imaginons si j'ai des enfants dessineux tendance geeks, est ce que ce n'est pas pas mieux de les pousser à aller vers les autres, à faire des compromis en feignant de s'intéresser aux mêmes passions mainstream que leur génération (camouflage façon Dexter!^^) plutôt que de fuir la réalité dans les jeux vidéos, le dessin ou la lecture? Bien sûr c'est une solution bien trash, et horrible dans sa manière de faire l'apologie de l'hypocrisie, si sociale fut elle, mais j'avoue que la question nous a déjà traversé l'esprit. Après... Pour quel résultat au juste. Pas sûr que l'hypocrisie sociale et cette manière de se mentir et de trahir ses propres goûts rendent honnêtement heureux. Et puis il y aurait peut être moins de "bons" dessinateurs du coup!

(2001 -Le premier dessin n'est absolument pas inspiré des hauts Elfes de Warhammer... Pas du tout!^^  Cette année là j'avais essayé de dessiner des persos les plus éloignés possibles des humains, mais je me suis rendue compte qu'on y perdait beaucoup en charisme. Il est plus facile de rentrer dans une histoire quand les persos nous ressemblent et que l'on peut facilement s'identifier à eux.)

Et dans l'absolu, on peut aussi avoir l'argument inverse. Les geeks ou dessineux qui n'avaient pas de potes étant jeunes et qui finissent par tomber sur d'autres de leurs "semblables" au lycée ou à la fac par exemple, au cours de parties de jeux de rôles, LAN ou autres, construisent parfois des amitiés plus durables encore que celles qui leur faisaient défaut au collège me disait un très bon pote rôliste.

Des fois je me demande si c'est la solitude qui a poussé certaines personnes de ma génération à être geek, ou bien l'inverse. Peut être un mélange des deux?

(2002)


Bref. Fin de la parenthèse polémique. Ce qui est rigolo quand j'ai regardé mes plus vieux dessins, c'est qu'ils m'ont semblé beaucoup plus violents et disons "typés garçons" que ce que je fais maintenant. Je ne sais pas ce que vous en pensez...!

D'aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours aimé dessiner. Et j'ai toujours adoré le moyen âge, alors quand j'ai découvert l'heroic fantasy au collège, ça n'a été que l'accomplissement d'un gout déjà bien ancré. Sinon quand je regarde ces dessins, j'y vois aussi beaucoup l'influence que les jeux vidéos et la BD en général ont eu sur moi. Et plus tard de la philo, de l'art plastique.

Si je devais référencer tout ce qui a pu m'influencer dans les dessins, voilà la liste que je ferais: Tintin, Astérix, La jeunesse de Picsou, Jazz Jackrabbit, Lands of Lore, Crash Bandicoot, Spyro, Soul Reaver 2, Warhammer, Mucha, Final Fantasy X, Hyung Tae Kim, Miyazaki, plein de BD de chez Soleil, Dofus... J'en oublie sans doute pleins.


(2003 - Pendant un certain temps, en grande fan de Keno Don Rosa, je me suis demandée si un jour je ne pourrais pas essayer de dessiner des histoire de Picsou -en version heroic fantasy bien sûr!-)

(2004 - La majeur partie des dessins réalisés depuis 1996 font tous partie d'une seule et même histoire, et de la mise en place d'un monde imaginaire remanié encore et encore, étoffé au fil des ans... Là ça devait être la partie SF. La BD n'a rien à voir et avait été réalisée pour un concours si j'ai bonne mémoire.)

(2005 - En 2005 après un bac L je rentre à la fac d'Arts Plastiques de Bordeaux III. J'y découvre les cours de perspective et Photoshop.)

(2006/ 2007 - Fin des dessins d'imagination, en 2006 j'entre en probatoire à l'école Emile Cohl... Année chargée en études documentaire et dessin d'observation.)

(2007/ 2008 - 1ère année Emile Cohl)

(2008/ 2009- 2de année Emile Cohl)

(Eté 2009. L'occasion de se mettre sérieusement à Photoshop avant d'attaquer le diplôme.)

(2009/ 2010- 3ème année Emile Cohl)

(2011- Bon, si vous êtes fidèle au blog, vous devez commencer à reconnaître quelques trucs...)

(2012- Tadaaah! Fin des vieux trucs!)

Voili, voilou! Bon, fidèle (ou pas) follower du blog, collègue dessinateur, si tu as eu le courage de lire ce pâté, toutes mes félicitations d'une part, et d'autre part, je ne pourrais que me réjouir si tu laisses un tit commentaire sur ta propre expérience du dessin et comment tu envisages toi même cette activité... Amis geeks, j'attends aussi vos témoignages sur ma petite réflexion!






15 commentaires:

Unknown a dit…

J'ai été tres surprise de voir autant de scenes de combat dans les dessins de ta jeunesse, c'est quasi systematique (ok c'est aussi du a ta passion pour la fantasy j'imagine, mais te connaissant ca m'a étonnée!).

Ta pensée sur le pourquoi ou la consequence du dessin est assez interessante. Je n'y avais jamais reflechi de cette maniere mais en effet je me suis mise au dessin (et a la poterie a l'epoque aussi) parce que j'étais une enfant tres timide, solitaire et un peu a l'ecart des groupes. C'est d'ailleurs au lycée quand les roles se sont un peu inversés, ou j'ai gagné en confiance en moi et en relation vers l'autre que j'ai totalement arreté de dessiner.
Je m'y suis remise très tard quand, apres ma licence de japonais, j'ai eu le besoin de combler un manque/exprimer quelque chose... Et durant l'école de graph, étant tres/trop tournée vers le monde exterieur, je n'arrivais pas a m'epanouir dans le dessin (tu t'en souviens peut-etre on en avait beaucoup parlé).
Maintenant que j'ai du temps pour moi, je pensais que c'était ce temps libre la raison de mon besoin effrené de dessiner, je passe mes journées a gribouiller. Mais peut etre que c'est parce que je ne suis plus trop stimulée par l'exterieur (je bosse de chez moi depuis fin Decembre).
Bref, voila pour mon experience a laquelle je n'avais jamais pris la peine de songer !

J'espere que tout baigne et qu'un de ces jours vous allez repasser a Paris (je ne suis toujours pas repassée a Lille depuis la derniere fois).

Step a dit…

Yes ! entièrement d'accord avec toi; il semblerait que nous ayant la même vision du dessin ( et même de l'art en général j'ai envi de dire ^^ .

Il semblerait que tu ai un poil plus bossé que moi ( ok nettement plus ^^ ) mais j'me laisserai pas faire ! a moi mon stylet :p !

Je rajouterai que ce sont tes références qui font de ton dessin ce qu'il est aujourd’hui et je ne peux que dire que tu en as eu de bonnes ! :)

ps: ça me fait aussi drôlement plaisir de voir ma propre progression et la tienne est fantastique !

Step
http://step.online.free.fr

Charlène Le Scanff a dit…

Yeees, ça me fait juste trop plaisir que vous ayez commenté tous les deux!^^
@Eugénie: Ahaha, oui moi aussi, je me souvenais plus que cette passion pour le moyen âge et les batailles épiques avait commencé si tôt. Pour le coup je ne sais vraiment pas d'où ça vient.
Ton expérience est vachement intéressante. C'est vrai que lorsque j'étais à Cohl, le travail le soir cumulé aux soirées avec les autres a fait que pendant presque 4 ans je n'ai plus du tout dessiner pour moi. Dès fois j'en viens à penser que c'est dans l'isolement que l'on fait ses travaux les plus imaginatifs.
Vivi, on va sans doute repasser sur Paris avant cet été pour fignoler le voyage à Madagascar qui se précise: dès qu'on y est, je te laisse un message!

@Step: Contente de trouver un échos à ma réflexion chez un autre dessinateur!^^ Oui c'est fou déjà comme sur deux trois ans il peut y avoir de l'évolution! Faut tout garder hein, même ce que tu n'aimes plus! Quand tu reviens là dessus 10 ans plus tard, t'es trop content du chemin parcouru!


Unknown a dit…

Mon retour d'expérience est tout de même différent. Je ne me suis pas lassé du dessin durant mon adolescence, mais il est vrai que j'étais un peu "à part".
Étant né avec un problème à un œil, j'ai passé énormément de temps dans les hôpitaux. Un mal peut être pour un bien car j'ai pu dévorer pas mal de bouquin, BD-comics à cette époque.
Aussi, le personnel hospitalier était à mes soins et je ne manquais pas de matériel pour pouvoir occuper ces longues journées.
Par la suite, j'ai pu intégrer une école d'architecture.
J'ai cependant eu une période où je n'ai pas touché à un crayon pour dessiner, cela a duré huit ans.
Aujourd'hui, expatrié en Corée pour une raison de cœur (pas médical cette fois), j'ai repris depuis quelques années cette activité.

J'ai un petit garçon (3 ans au moment où j'écris), et je l'encourage dans ses choix tout en y faisant attention pour la suite. S'il souhaite faire comme papa, je prendrai le temps de partager cet intérêt sans forcément l'enfermer dans cet univers.

zegal222 a dit…

nuevamente sin palabras... Que imaginación mas bonita tienes, me encanta!!!

flo. a dit…

Bonjour,

Cette introspection m'a vraiment interpellé.

Môme, je dessinais beaucoup. Je me rappelle avoir passer un temps incroyable à recopier des personnages style Lucky Luke, Boule et Bill, Gaston, etc. puis les vendre à mon petit frère (le pauvre ;) ) contre ses jouets (quel enfoiré j'étais !).

L'adolescence venant (je suis de 1980), j'ai commencé, par curiosité, à programmer sur des vieux PC (MS-DOS and co) que mon père me ramenait puis à me mettre à l'aviron à un niveau de plus en plus soutenu (championnat, coupe de France, etc.). J'étais studieux (scolaire), rigoureux à l'aviron (jusqu'à 5 entraînements par semaine) et découvrais avec passion l'algorithmie et la mise en application des cours de maths du lycée sur PC. Je continuais toujours à dessiner.

Plutôt matheux et poussé par l'excellence de mise au lycée (c'est ma prof de maths qui m'a dirigé après le bac), je suis rentré en math. sup. Et là fini le dessin, fini l'aviron. Il ne me restait plus que l'algorithmie et j'en ai fait mon boulot : ingénieur en traitement d'images.

J'étais et suis toujours très à l'écart des autres ne comprenant pas leur discussion ni leur comportement. Ado, je ne restais pas forcément seul mais j'étais passif et transparent. Je n'ai jamais cessé de m'interroger sur ces différences. Je me forçais à adopter un comportement susceptible à me faire rentrer dans un groupe. Je pense que j'ai tout de même mieux vécu cet état que d'autres. Je ne suis jamais senti seul notamment grâce à mes parents qui me renvoyaient une image semblable à la mienne et plutôt heureuse.

Depuis 5 ou 6 ans (peut-être plus, je ne sais plus) j'ai accepté le fait de ne pas m'épanouir en groupe. J'adore être seul (je ne parle pas de solitude) et la liberté qui va avec. J'adore également discuter avec n'importe qui (je suis loin d'être timide) mais je fuis, sans état d'âme, les conversations qui me semblent stériles, futiles et les gens qui vont avec. Je ne veux plus faire semblant ou faire avec ou encore faire comme.

Et parallélement je me suis remis au dessin à mes heures perdues pour amuser les 5 doigts de ma main droite. Très exactement, je me suis remis au dessin à la cafet du Leclerc où je mangeais à midi, pour m'épargner des participations à des discussions (que je trouvais sans intérêt) avec les collègues (que j'aime bien par ailleurs). Et puis aussi ça m'évitait de prendre une pizza à chaque midi ... elles étaient trop bonnes.

Je me dit, au vu de ce que j'ai lu sur cette page, que si j'avais un peu plus "subi" ma différence, j'aurais eu le bonheur de faire du dessin mon activité professionnelle.

Merci pour le partage.

Stéphane MATHIEU a dit…

C'est vraiment intéressant cette évolution. Je suis tout à fait d'accord avec toi comme quoi le dessin n'est pas un don mais un travail, un entrainement. Et je dirais même plus j'y mettrais aussi dans le lot l'imagination. On s'aperçoit aussi pour étayer tes dires sur le "non-don" que tes dessins se sont bien améliorés à ton entrée aux écoles d'art, avec ce développement de savoir. Pour ma part la solitude m'a orienté vers le dessin mais c'est aussi le dessin qui me faisait rencontrer d'autres personnes "subjugués" par ce que je faisais. Mais c'est vrai que ça peut être un cercle vicieux.
Je n'ai pas fait d'écoles d'art mais ce qui m'a fait m'améliorer est mon ouverture, étant de nature très curieux, à essayer toutes les techniques et façon de dessiner. Mon vécu après a balisé mes différents choix. Avec en leitmotiv de toujours chercher plus loin, de voir l'envers du décor pour toujours m'améliorer.
Bref il faudra que je fasse un post comme ça aussi pour mieux me rendre compte de l'évolution.
On s'aperçoit aussi que malgré tes influences tu as un univers bien à toi et quel univers!

Calwin LY a dit…

Je n'ai pas reconnu tes derneirs travaux et pour cause je viens de découvrir ton blog.

Je viens de lire ton article et ça m'a frappé car il y a quelques mois j'ai retrouvé les dessins que je faisais il y a 5 ans (à la fin du lycée) avant ma rentrée en école d'ingé... Et il s'avère que dessinant moins, j'ai très peu progressé en dessin pendant ces années. Contrairement à l'époque où j'étais en primaire/collège/lycée.
Je ne rentrerai pas dans le débat de ce qui fait qu'un tel ou un tel passe plus de temps à dessiner ou semble plus disposé à devenir un "dessinateur", mais par contre je suis d'accord sur le point suivant: le dessin est une question de pratique.
Enfin bon, maintenant un diplôme en poche, un métier, je peux m'y remettre activement en tant que passion, même s'il est vrai, la vie professionnelle et sociale prennent du temps, mais j'essaie quand même de me libérer du temps pour dessiner, pour le plaisir et pour partager également (peut être que le lancement de mon site internet m'a bien remotivé aussi).
En tout cas, après avoir lu cet article et visité ton blog, je n'ai qu'une chose à te dire: Jolis travaux!!

Charlène Le Scanff a dit…

Ah c'est super cool, je ne m'attendais pas à avoir autant de réactions, ça fait vraiment plaisir: mille merci à toutes et à tous pour vos commentaires et pour avoir fait part de vos expériences qui sont toutes plus intéressantes les unes que les autres!

@Cyril BL: je pense que ton avis sur l'éducation est ce qu'il y a de plus sage: bonne chance dans cette reprise du dessin!

@Ezequiel Galán: Muchas gracias!

@flo. : J'avoue me retrouver dans ton témoignage (sauf pour les maths qui est de toutes les matières celle pour laquelle j'avais le plus de difficultés!^^), surtout pour la famille que je retrouvais le soir avec plus de plaisir que pour mes camarades de classe le lendemain matin, et qui m'a été d'un grand secours plus jeune; et dans mon manque de patience quant aux discussions des camarades que je trouvais parfois vraiment insipides. L'idée de ne pas être à ma place, en décalage. Il y a très certainement une forme de sagesse dans le dicton "Mieux vaut être seul que mal accompagné".

@Stéphane Mathieu: Tout à fait d'accord pour les écoles d'arts. Je reste persuadée que si l'on peut tout à fait être un dessinateur autodidacte, les écoles d'art permettent quant à elles d'accélérer l'apprentissage par l'émulation avec les autres élèves et la découverte de "recettes" et autres "trucs" donnés par les professeurs. Ca a ses avantages et désavantages.
Je pense que dans une école d'art, on peut parfois apprendre en 5 ans ce qu'on aurait appris en 10, ne serait ce parce que l'on te force à dessiner 8 heures par jours au minimum (sans compter les devoirs le soir)

@Calwin LY: Bienvenue sur ce blog alors, et merci d'avoir fait part de tes impressions! :)

Maxime a dit…

Hello Charlène :)
J’espère que tu tiens la forme! Je suis impressionné par tes créas, et ton évolution est éblouissante *o*
On est loin des Draft produit à la MJC du primaire ...

"[...] aux discussions des camarades que je trouvais parfois vraiment insipides."
>> Tu es sévère avec nous la ^^.

Bonne continuation, au plaisir de te croiser en galerie sur Paris =)

Charlène Le Scanff a dit…

Ahaha, t'en fais pas Maxime, je pensais plus au collège et à sa dictature des marques et des apparences, ou du la force du groupe. C'est juste que les ragots de filles et les taillage en règle de gens qui n'ont rien demandé ne m'ont jamais fait tripper. C'est toujours le cas aujourd'hui d'ailleurs. Quand un ou une collègue en taille un autre dans son dos, par méchanceté gratuite, pour le fun ou autre, ça me met toujours mal à l'aise.

Figures toi que j'ai retrouvé plein de trucs qu'on faisait à Léo Lagrange, y compris les petit dessins qu'on faisait sur du papier recyclé avec Jean Louis (c'était bien ça le nom du prof non?)! J'aurais pu les mettre mais des fois c'était sur de grande feuilles que je n'ai pas eu le temps de scanner!

Au plaisir de te revoir un de ces quatre!^^

Anonyme a dit…

C'est impressionnant, ta vision du dessin etc..
Vraiment c'est carrément de la philosophie, moi qui aime la philosophie j'ai trouvé ça très lucide ^^.

J'ai 15 ans, je suis ton blog depuis assez longtemps ( Je suis Sora-San, un membre de CFSL, je m'intéressais beaucoup à tes oeuvres et j'avais découvert par la suite ton blog :p ) car moi aussi j'aimerais avoir un parcours similaire au tien.

Bon, je sais que c'est pas le bon endroit pour en parler, mais je suis en seconde et il faut que je prépare mon orientation.
Donc voilà j'aimerais faire un Bac ES mais je ne sais quoi faire après, je ne suis pas doué dans ce qui est la peinture, je préfère tout ce qui est dessin sur papier avec un bon vieux crayon, ou alors des dessins sur tablette graphique, est-ce un handicap de ne pas savoir peindre >,< ?
J'ai beaucoup entendu parler de l'école Emile Cohl c'est impressionnant les élèves hyper doués que cette école possède, je voulais savoir si l'accès à Emile Cohl était limité, est-ce que les critères de recrutement d'un élève sont stricts ?

Tu es une personne que je suis depuis longtemps, et tes oeuvres m’impressionnent et me motivent à poursuivre mon objectif ^^ !

Charlène Le Scanff a dit…

Salut Sora-San! Je vais te répondre sur dA du coup, j'ai peur de ne pas avoir beaucoup de place ici!^^

Charlène Le Scanff a dit…

Voilà, je t'ai envoyé toutes les infos sur CFSL en MP.

chanee a dit…

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